Décaper et protéger la carroserie !


Introduction
Vous avez récupéré votre belle Rosalie et vous prenez conscience de l'ampleur de la tache. La carrosserie est abîmée, rouillée, parfois même perforée. Par chance, certains endroits sont encore totalement couverts de la peinture d'origine, suffisamment en tout cas pour vous redonner espoir. Nous allons tenter ici de désacraliser ce travail de carrosserie pour finir par comprendre qu'il vous faudra, soit de l'argent, soit du temps, mais que finalement vous pourrez y arriver…

Quelque soit l'état de la carrosserie, il faudra commencer par démonter tous les éléments mécaniques. Idéalement, notez pour chaque pièce, la façon dont elle est assemblée au reste de la voiture, notamment les dimensions de la visserie ce qui vous permettra d'aller acheter des visses neuves à la bonne taille chez votre enseigne de bricolage préférée.

Le décapage
Quoi qu'il en soit, il faudra décaper totalement la carrosserie jusqu'au métal nu. Ce n'est qu'à ce moment qu'on aura une vue objective de l'état du véhicule, s'il a tapé, comment il a été réparé, et l'étendue de la corrosion. On pourra alors planifier les travaux de remise en état.
Attention : il s'agit bien d'un décapage à nu de la carrosserie, car le moindre point de rouille qui restera finira par renaître, ressurgira sous la peinture et finira par une boursouflure ! Ce jour là, vous devrez tout recommencer !
Pour décaper vos pièces de carrosserie, il existe plusieurs méthodes plus ou moins onéreuses et plus ou moins rapide. Chacune présente des avantages et des inconvénients. A vous de choisir en fonction de vos propres critères

Le décapage chimique industriel :
La caisse est plongée intégralement dans différents bains acides, tour à tour neutralisés. Le résultat est une caisse dont toute la rouille a été chimiquement éliminée. Les zones inaccessibles (longerons, etc…) ont également été traités, pour peu qu'on ait ménagé des trous d'accès. Certains professionnels proposent une proctection antirouille immédiate.
Inconvénients :
Il faut absolument que la caisse ait été totalement dépouillée de tous ses éléments mécaniques, interdisant un décapage localisé et progressif. Ensuite il faut trouver une entreprise qui puisse le faire. Quant au prix, il est comparable à celui du sablage.
Avantage :
Le travail est rapide, soigné et ne vous demande aucun effort sauf financier !

Le sablage :
On projette du sable ou des billes de plastique (ou d'autres matériaux prévus à cet effet) à haute pression afin d'atteindre le métal nu par abrasion. Le résultat est là aussi une caisse dont seul le métal sain subsiste, à l'exception malheureusement des zones closes telles que longerons et traverses qui nécessiteront un examen approfondi par la suite. Le sablage peut se faire soi-même en louant ou achetant une machine à sabler et un compresseur d'assez forte puissance, et on peut le faire sur des parties localisées du véhicule. Par contre, c'est un processus très bruyant et salissant. Il y a également un risque d'enfoncer ou de déformer les tôles si le matériau de sablage, la pression ou la direction du jet ne sont pas adaptés.
Inconvénients :
Il faut absolument que la caisse ait été totalement dépouillée de tous ses éléments mécaniques. Si vous le faites réaliser par un professionnel, veillez à ce qu'il ait l'habitude des véhicules de collection. Si vous souhaitez le faire vous-même, l'investissement peut être onéreux.
Avantage :
Le travail est rapide, soigné. Possibilité d'un décapage localisé et progressif si vous le faites vous-même.

Le décapage manuel :
La bonne vieille méthode du décapage à la disqueuse et à l'huile de coude, très fastidieux et ingrat, mais qui permet d'avancer à son rythme. Si les morceaux de carrosserie à décaper sont encore peints ou soumis à une rouille superficielle, vous pouvez les décaper à la disqueuse montée avec du papier de verre ou une brosse en nylon. Si malheureusement la rouille est plus incrustée voir même perforante, il faudra s'y attaquer avec un disque ou une brosse métal pour ne rien laisser. En complément du décapage manuel, vous pouvez utiliser l'électrolyse. Un article complet a été écrit dans cette rubrique à ce sujet. Il est accessible ici : le dérouillage électrolytique. C'est un excellent complément au décapage manuel.
Inconvénients :
Le travail est long et fastidieux.
Avantage :
Le coût est faible, le travail peut être localisé et progressif.

Et ensuite... :
Dans tous les cas, dès que la carrosserie est à nu, la corrosion commence son œuvre funeste. Il faut alors sans tarder enchaîner les étapes suivantes : Nettoyer la surface que vous venez de poncer pour qu'elle soit propre et exante de poussière. Une éponge propre et humide peut être utilisée pour bien nettoyer la surface
Sécher les surfaces à l'aide d'un vieux séche cheveux ou d'un décapeur thermique.
Dégraisser les zones à l'aide d'un dégraissant à métaux que vous trouverez facilement dans votre enseigne de bricolage préférée ou chez Restom à l'aide d'un chiffon propre, doux et non pellucheux.
Sécher à nouveaux les surfaces sans y toucher avec les doigts. En effet tout contact remettrais de la graisse sur la carroserie.
vous êtes alors prêt pour mettre la première couche de protection dont nous vous parlerons dans un prochain article... QUELLE PRIMAIRE ANTI-CORROSION CHOISIR ? Cette sous-couche, la première sur le métal nu, a un role crucial : tout d'abord promouvoir une bonne adhérence pour les couches supérieures, et également apporter une excellente protection anti-corrosion. Il y a un grand choix de primaires d'accrochage anti-corrosion sur le marché : entre les impressions et apprêts phosphatants, les apprêts polyuréthane, les primaires epoxy mono ou bi-composants, pas facile de s'y retrouver ! Chaque produit a ses caractéristiques en termes de prix, types de supports acceptés, pouvoir anti-corrosion, accrochage, compatibilité avec les autres peintures, pouvoir garnissant, facilité d'utilisation et de ponçage, etc... On peut répartir ces primaires d'accrochage en deux grandes familles : impression phosphatante : utilisée pour augmenter l'adhésion et les pouvoirs anti-corrosion sur les surfaces nues peu accrochantes, comme par exemple l'acier galvanisé, électro-zingué ou l'aluminium. avantages : économique, haute protection anti-corrosion. inconvénients : pouvoir garnissant très faible, doit être recouvert rapidement par un apprêt classique (polyuréthane par exemple) avant application des couches de finition. Compatibilité limitée avec mastics et types de primaires. impression / apprêt phosphatant : impression phosphatante possèdant en outre les propriétés d'un apprêt : pouvoir garnissant, recouvrable directement par les couches de finition. avantages : économique, haute protection anti-corrosion, bon pouvoir garnissant, recouvrable. inconvénients : compatibilité limitée avec mastics et types de couches de finition. apprêt epoxy : très bonnes caractéristiques d'adhésion et de protection anti-corrosion. Il peut être recouvert directement par les couches de finition. Existe en mono ou bi-composants, mais on préfèrera les bi-composants riches en zinc pour une haute protection antirouille. avantages : produit très performant, très bonne base d'accrochage sur le métal nu, très bonne base pour le masticage, très bonne résistance aux aggressions chimiques. Accepte tous types de couches de finition : polyuréthane, glycero, epoxy, à l'eau... inconvénients : prix de revient élevé, temps de séchange élevé, moyenne résistance aux UV. Beaucoup de constructeurs imposent désormais l'usage des primaires epoxy bi-composant, meilleures en termes d'accrochage et de protection anti-corrosion que les apprêts phosphatants. Ces primaires sont également les plus stables pour appliquer au-dessus un joint polyuréthane au niveau des soudures, ou du mastic pour le surfaçage. Le seul inconvénient est ici le prix ! Pour plus d'informations, se reporter aux articles techniques sur les primaires proposés dans la section "liens".